Le stockage villageois correspond à des quantités unitaires relativement faibles dont une petite partie seulement (moins de 20 pour cent) est destinée à la vente au détail ou à des offices céréaliers. Ces derniers, qui disposent de capacités de stockage importantes, rencontrent souvent de grandes difficultés lors de leur campagne d'achat de grains. Une des causes de ces difficultés est la grande dispersion des centres d'achat qui n'offrent généralement qu'une faible quantité de grains. Une étape intermédiaire entre le stockage villageois et les grands centres de stockage s'avère souvent nécessaire. Le stockage communautaire permet de drainer et de regrouper le surplus commercialisable des producteurs et, par là même, constituer un fournisseur privilégié pour les offices céréaliers. Etant donné l'importance des quantités stockées (plusieurs centaines de tonnes), il est possible de justifier des investissements importants dans des structures de stockage permettant un meilleur contrôle des stocks et un traitement des grains beaucoup plus efficace que ceux envisageables dans le cadre d'un stockage au niveau villageois.
Le stockage communautaire peut aussi être utilisé de façon rentable pour la conservation des légumineuses qui, au niveau paysan, sont toujours exposées aux attaques des insectes. Le volume plus important des stocks dans les magasins communautaires permet de justifier l'utilisation d'une technique de désinsectisation telle que la fumigation. De plus, l'introduction de la mécanisation - et surtout de la motorisation - qui permet d'utiliser des équipements et des méthodes modernes de séchage, ventilation, nettoyage et manutention des grains peut être efficace au niveau des centres communautaires alors qu'elle reste très rare et difficile à introduire au niveau villageois.
Dans les régions chaudes, deux types de stockage sont possibles au niveau des centres communautaires et à celui des grands centres: le stockage en vrac et le stockage en sacs. Le stockage en sacs est beaucoup plus employé que le stockage en vrac. Les avantages et inconvénients de ces deux types de stockage ont déjà été rappelés au Chapitre I.
Ce mode de stockage est intéressant car il permet une utilisation maximum du volume offert par les structures. L'architecture des petits centres de stockage en vrac varie selon le type de cellules utilisé. Certaines unités de stockage communautaire sont constituées de cellules rondes, métalliques ou en béton. Les cellules disposées en arc de cercle ou alignées sont en général équipées d'un toit individuel. L'ensemble des cellules est parfois protégé par un hangar. Ces cellules peuvent être du type de celles décrites au chapitre précédent.
Une manutention mécanique des grains peut être justifiée pour certains centres de stockage. Dans ce cas, les vis sous tube sont des appareils de manutention bien adaptés aux petites unités de stockage.
La réalisation de cellules rondes de capacité moyenne (quelques dizaines de mètres cube) peut présenter des difficultés de construction. Ainsi, les unités de stockage communautaire qui utilisent le principe du stockage en vrac sont souvent constituées de cellules carrées juxtaposées. A volume égal, les cellules de forme carrée nécessitent plus de matériaux que les cellules rondes. Cependant, leur géométrie permet de bien les assembler entre elles et d'utiliser au mieux la surface au sol disponible.
Les banques de céréales vulgarisées par les organisations non gouvernementales1 dans certains pays en développement constituent un exemple intéressant de stockage en vrac au niveau communautaire. La première expérience menée au Rwanda par ces organismes avait pour but d'améliorer le stockage des haricots et de mettre à la disposition permanente des populations locales des produits de base à un prix régulier. Ils jouent un rôle important pendant la période de "soudure" précédant la moisson durant laquelle les fermiers rencontrent des difficultés d'approvisionnement en céréales.
1 Par exemple, Service de secours catholique.
Le plan d'un des magasins établis par une organisation non gouvernementale1 est présenté à la figure IV.1. Il comprend plusieurs cellules de stockage en vrac de 20 m3 chacune. Les cellules ont une forme cubique de 2,7 m de coté. L'unité de stockage est équipée d'une aire de réception des produits et d'un petit bureau de 10 m2 environ. L'ensemble des installations est recouvert d'un toit. La construction peut être réalisée en briques cuites ou en parpaings de béton. Les cellules ont des murs de 30 cm d'épaisseur et des cloisons de 20 cm d'épaisseur. Elles sont fermées par une dalle percée d'un trou d'homme pour le remplissage. Une barrière pare-vapeur en bitume est intégrée à la dalle de fond afin d'éviter les tranferts d'humidité. Les murs extérieurs et intérieurs sont enduits de ciment additionné d'un produit hydrofuge.
1 Catholic Relief Services.
Bien que les cellules soient conques pour un stockage en atmosphère confinée, il est recommandé de traiter les grains avec un insecticide avant de les emmagasiner.
L'unité de stockage illustrée à la figure IV.1 a une capacité d'environ 85 tonnes. On peut aisément augmenter la capacité de stockage en ajoutant des modules de deux cellules.
L'originalité de ces centres tient surtout à leur mode de gestion. Ils fonctionnent comme des banques de céréales. Le gérant du centre contrôle la livraison de grains faite par un producteur et remet à celui-ci un bon de dépôt ainsi qu'une somme en argent équivalent à la valeur du grain. Muni de ce bon, le producteur peut racheter du grain à un prix majoré d'un montant correspondant aux frais de stockage.
Le stockage en sacs est très répandu dans les pays tropicaux où le sac est l'unité de base du commerce des grains. Les centres de stockage et les techniques de manutention et de transport sont souvent adaptés à ce mode de conditionnement des produits.
Les magasins de stockage en sacs ne sont parfois que de simples abris qui n'offrent pas toutes les garanties de bonne conservation des produits. Ainsi, des pertes plus importantes qu'au niveau de stockage villageois peuvent se produire.
Les structures de stockage en sacs ou en vrac doivent répondre à un certain nombre d'exigences si l'on veut éviter des pertes ou dégradations de grains excessives. Ces exigences peuvent se résumer comme suit;
- ne pas permettre l'entrée d'eau ou d'humidité à l'intérieur des magasins;
- protéger les stocks contre les températures excessives;
- ne pas permettre l'entrée des insectes, rongeurs et oiseaux à l'intérieur des structures.
Le choix de l'implantation des centres de stockage doit tenir compte d'un ensemble de critères.
Si le centre communautaire couvre plusieurs villages, il est recommandé de le situer, dans la mesure du possible, à égale distance de chacune des aires de production afin de ne pas privilégier certains utilisateurs par rapport à d'autres. Le site retenu doit être en bordure d'un axe de communication. Dans le choix du terrain, des critères topographiques et géologiques sont à considérer. Les zones à haut risque d'inondation sont à éviter de même que les terrains argileux et mal drainés. D'autres facteurs, tels que la proximité du réseau d'eau ou du réseau électrique jouent un rôle important dans le choix du site. Dans tous les cas, il est important de consulter préalablement les services du génie rural.
Dans les région chaudes, le rayonnement solaire est plus intense sur les façades est et ouest. Il est donc préférable d'orienter les bâtiments de façon à ce que seules les petites surfaces soient exposées au fort rayonnement solaire.
Les dimensions des centres de stockage sont fonction de la quantité de produit à stocker et des paramètres suivants:
- volume occupé par les denrées stockées en sac;
- hauteur des piles de sacs;
- individualisation des lots selon le type de denrée;
- importance des allées de manutention et de contrôle;
- nécessité de locaux annexes (bureau, local de rangement, aire de travail).
Les magasins de stockage sont en général de forme rectangulaire, car cette forme permet une gestion des stocks plus aisée. Les dimensions les plus courantes correspondent à une longueur du bâtiment égale approximativement à deux fois sa largeur.
Surface au sol nécessaire pour le stockage en sacs
Pour un tonnage donné, la surface au sol dépend du volume spécifique des denrées stockées en sacs, de la hauteur du stockage et de la surface des allées. Le tableau IV.1 indique les volumes spécifiques de certains produits:
Tableau IV. 1
Volumes spécifiques de différents produits stockés en sacs
Produit |
Volume spécifique |
|
(m3 par tonne) |
Mil |
1,25 |
Haricots, pois, lentilles |
1,3 |
Riz usiné, blé, café |
1,6 |
Maïs, sorgho |
1,8 |
Farine de maïs, farine de blé |
2,1 |
200 tonnes de mais en grain stocké en sacs occupent donc un volume d'environ 360 m3. Compte tenu de ce volume, la surface au sol du centre peut être calculé en fonction des paramètres retenus pour la hauteur de stockage et la configuration des allées (voir ci-dessous).
Hauteur du stockage
La hauteur des piles dépend de la nature des sacs utilisés. Pour des sacs en polypropilène tissé, la hauteur limite des piles doit être de 3 m car ces sacs ont tendance à glisser. Pour en améliorer l'assise, on peut les disposer en pyramide. Par contre, les sacs en jute ou en sisal peuvent être empilés sur une hauteur de 5 à 6 m. La hauteur des piles dépend aussi de la nature du produit stocké. Par exemple, les piles de sacs de farine doivent être moins haute que celles de sacs de grains afin d'éviter des compactions au niveau des couches inférieures. La hauteur du stockage dépend enfin de l'habileté du personnel à réaliser des piles stables. D'autre part, il faut réserver un espace libre d'un mètre environ au dessus des piles pour permettre la libre circulation du personnel chargé d'inspecter, de traiter les lots de grains et de déplacer les sacs.
Selon l'exemple cité précédemment et compte tenu d'une hauteur de piles de 3 m, la surface au sol nécessaire pour stocker 200 tonnes de maïs en sacs est de 120 m2. A cette surface, il faut ajouter celles des allées et locaux annexes.
Répartition des stocks en plusieurs lots
Le stockage en un seul lot permet d'occuper au maximum le volume disponible. Dans la pratique, cette solution est rarement applicable car les lots doivent être répartis selon la nature des produits et de manière à faciliter les contrôles et les traitements insecticides. Les dimensions des différents lots dépendent parfois uniquement de la taille des bâches utilisées pour la fumigation. Il est indispensable dans tous les cas de réserver un couloir de circulation de 1 m entre les piles de sacs et les murs et de prévoir une allée de manutention d'une largeur de 2 à 3 m.
Exemple de calcul des dimensions d'un magasin
Les dimensions d'un centre pouvant stocker 200 tonnes de maïs en sacs peuvent être estimées de la manière suivante:
Le volume spécifique du maïs stocké en sacs est de 1,8 m3 par tonne. Le volume total occupé par le produit est donc de 360 m3. Pour une hauteur de piles de 3 m, la surface au sol nécessaire est de 120 m2. Cette surface n'inclue pas les allées et locaux annexes.
Un magasin de forme rectangulaire, avec une longueur égale au double de la largeur, aurait les dimensions suivantes correspondant aux 120 m2 nécessaires:
- largeur: 8 m
- longueur: 15 m
La répartition des sacs en deux lots d'égal volume séparés par une allée centrale de manutention de 3 m de large et l'aménagement d'une allée d'inspection de 1 m de large le long des murs nécessitent un magasin dont les dimensions totales sont les suivantes:
- largeur: 1 m + 8 m + 1 m = 10 m
- longueur: 1 m + 7,5 m + 3 m + 7,5 m + 1 m = 20 m.
Pour des murs d'une hauteur de 4 m, le volume total du magasin est de 800 m3 (10 m x 20 m x 4 m). Les 200 tonnes de maïs n'occupant que 360 m3, le pourcentage de volume utilisé par rapport au volume disponible n'est que de 45 pour cent. L'allée de manutention pourrait éventuellement être réduite afin d'augmenter ce pourcentage. Cependant, des calculs similaires pour de grands centres de stockage montreraient que le pourcentage d'utilisation de ces derniers est bien supérieur (environ 80 pour cent) à celui des petits et moyens magasins.
Locaux annexes
Il est nécessaire de prévoir des annexes au bâtiment, soit un bureau pour le responsable du centre et un local destiné au rangement des divers équipements (bascule, balais, bâches de fumigation, produits insecticides).
Les différentes opérations courantes de gestion des stocks telles que le pesage, le nettoyage, ou le conditionnement des lots défectueux doivent pouvoir être effectuées par tous les temps. Il est donc indispensable de prévoir une aire de travail couverte attenante au magasin.
La figure IV.2 fournit un exemple d'aménagement des locaux annexes.
M = Magasin de stockage
R = Remise pour matériel
B = Bureau du gérant
A = Aire de travail
Les fondations
Pour l'implantation du magasin, il faut éviter les terrains argileux ou remblayés et instables, et choisir un terrain bien drainé et de bonne portance. Lors des fouilles, il faut atteindre un sol offrant une résistance suffisante à la pression exercée par la masse du bâtiment. Toutes les charges de la structure se répartissent au niveau des poteaux, supportés à la base par des semelles en béton armé. Une poutrelle en béton armé (longrine) relie en général ces semelles.
La figure IV.3 donne un exemple de ce type de fondations.
Le sol du magasin
Une attention particulière doit être portée à la réalisation du sol des magasins. Il doit résister à la charge des piles de sacs et empêcher les remontées d'humidité. Le sol est généralement constitué d'une dalle de béton armé posée sur une couche de base compacte. Cette dernière est composée d'un remblai stabilisé (lit de pierres, matériaux concassés, sable additionné de ciment) recouvert d'une fine couche de béton de propreté. Un rideau pare-vapeur (constitué de bitume ou d'asphalte étendus à chaud, d'un feutre bitumeux ou d'un film plastique "polyane") est intercalé entre la dalle de béton armé et la couche de base stabilisée (voir figure IV.4). La dalle de béton armé doit comporter des joints de dilatation (généralement en bitume-sable) afin d'éviter les fissurations. Elle peut recevoir une couche de finition (chappe de béton de quelques centimètres) lissée mais non glissante.
Les solutions qui consistent à prévoir un sol surélevé posé sur un remblai compacté ou sur vide sanitaire sont en général très coûteuses et rarement justifiées.
Ossature des bâtiments
L'ossature du bâtiment est constituée de poteaux soutenant les fermes de la toiture et reliés entre eux par un chaînage. Elle peut être réalisée en béton ou éventuellement, en éléments métalliques.
Les murs peuvent être constitués de parois légères ou lourdes. Les parois légères, en amiante-ciment, en tôle de zinc ou d'aluminium permettent une construction rapide, mais sont assez fragiles. De plus, elles ne sont pas totalement hermétiques et ne facilitent pas la lutte contre les déprédateurs. Un autre inconvénient de ces parois est leur faible inertie thermique. Dans les régions chaudes et sèches, cette caractéristique ne permet pas d'amortir les écarts diurnes de température et donne donc lieu à des condensations qui favorisent le développement de moisissures. Par contre, les parois lourdes en maçonnerie offrent une bonne isolation thermique. Ces parois, en aggloméré de ciment ou en briques, doivent être recouvertes d'un enduit de ciment sur les deux faces. Si leur épaisseur est inférieure à celle des poteaux, il est nécessaire de prévoir les saillies des poteaux à l'extérieur des bâtiments. En effet, les murs intérieurs des bâtiments ne doivent présenter aucun décrochement susceptible de gêner les opérations de manutention et de nettoyage. Les murs devront reposer sur une couche imperméable en continuité avec la barrière pare-vapeur de la dalle.
IV.4 La toiture
La charpente peut être réalisée soit en bois, soit en éléments métalliques. L'utilisation de pannes métalliques permet d'étendre les travées (espacement entre les fermes) de 7 à 8 m alors que les pannes en bois limitent l'espacement à 4 ou 5 m. Les charpentes en bois constituent un refuge privilégié pour les insectes et rendent difficile la désinsectisation des locaux.
Les charpentes métalliques sont réalisées en fer profilé. Les fermes sont constituées d'un entrait et d'un arbalétrier métalliques reliés par un treillis de fers cornières soudés ou fixés à l'aide de boutons ou de rivets. Les charpentes ne doivent pas nécessiter la mise en place de poteaux-supports à l'intérieur des bâtiments.
Les figures IV.5 et IV.6 illustrent les deux types de charpentes.
La couverture des bâtiments peut être réalisée en plaques d'amiante ciment ou en tôles d'acier galvanisé ou d'aluminium. Les plaques de fibrociment sont plus isolantes que les tôles métalliques mais elles sont relativement fragiles et leur pose est moins aisée que celle des tôles.
Il est nécessaire de prévoir un débordement de la toiture de 0,7 m à 1 m au niveau des pignons et d'environ 1 m en long pan. Ce débordement doit être suffisant afin d'éviter l'entrée des eaux de pluie par les ouvertures d'aération. Les portes peuvent également être protégées de la pluie par un auvent.
Les ouvertures
Les petits magasins de capacité inférieure à 500 tonnes n'ont généralement qu'une seule porte. Deux portes seraient cependant préférables pour une meilleure gestion des stocks. De plus, celles-ci permettraient une meilleure ventilation naturelle du magasin. Les portes doivent être de dimensions suffisantes (au minimum 3 m de large et 2,5 m de haut) et assurer une fermeture hermétique du magasin pour empêcher l'entrée des insectes et des rongeurs. Les portes à battants permettent une meilleure fermeture des magasin que les portes coulissantes. Elles doivent s'ouvrir vers l'extérieur afin de ne pas diminuer le volume de stockage offert par le magasin. Lés portes métalliques sont plus résistantes que les portes en bois. Si celles-ci ne sont pas disponibles, il est nécessaire de recouvrir la face extérieure des portes en bois d'un feuillard métallique pour les protéger de l'attaque des rongeurs.
Les aérations basses ne sont pas conseillées car elles sont à l'origine de nombreux problèmes (entrée d'eau, de rongeurs par exemple). Elles doivent de préférence se trouver au faît des murs pour être protégées des pluies par les avant-toits. Ces ouvertures doivent être équipées d'un grillage anti-oiseaux et d'une moustiquaire fixée sur un cadre amovible, l'espace entre ces deux grillages devant être supérieur à 10 cm. La figure IV.7 fournit une représentation schématique d'une ouverture d'aération grillagée.
Les finitions
Les murs doivent recevoir un enduit de ciment, et si possible une couche de peinture vinylique ou glycérophtalique sur la face interne et un badigeon de chaux sur la face externe. Les murs de couleur claire reflètent le rayonnment solaire et diminuent ainsi l'accumulation de chaleur à l'intérieur du magasin.
Il est conseillé d'arrondir la jonction entre les murs et les dalles du sol afin de faciliter le nettoyage. La réalisation de la jonction entre les murs et le toit doit être réalisée avec beaucoup de soin afin d'assurer une parfaite êtanchéité.
Les aménagements extérieurs
Un trottoir extérieur, d'une largeur supérieure au débordement de la toiture, doit être prévu autour du bâtiment afin que les eaux de pluie n'affouillent pas le bas des murs. Des drains doivent également être prévus pour l'évacuation des eaux de pluie.
Le magasin doit être implanté sur un terrain suffisamment grand, protégé par une clôture. Il est nécessaire de le relier aux voies d'accès principales par des chemins permettant le passage des camions ou charrettes en toutes saisons.
Il est nécessaire d'équiper les centres de stockage des matériels suivants afin de faciliter la gestion et le contrôle des stocks:
- balais- matériel pour le contrôle des stocks
- bascule classique de 200 kg;
- sondes pour échantillonnage (une sonde à sac est représentée à la figure IV.8);
- tamis pour analyser les impuretés;
- appareil de mesure de l'humidité des grains.
- matériel nécessaire au traitement insecticide
- pulvérisateur pour insecticide liquie;
- poudreuse (une poudreuse à main est représentée à la figure IV.9).
- matériel de manutention
- diables: le transport des sacs dans les magasins se fait généralement à dos d'homme. La tâche des manoeuvres peut être facilitée par l'acquisition de petits diables (voir figure IV.10)- monte-sacs: la confection des piles de sacs est une opération délicate et pénible. La charge de travail peut être allégée par l'utilisation de petits élévateurs de sacs fonctionnant avec un moteur électrique ou thermique. La figure IV.11 illustre un monte-sac mobile équipé d'un moteur thermique. Ces matériels ne requièrent qu'une faible surface au sol. Il est conseillé d'en équiper les petits magasins où il serait difficile d'utiliser les équipements standards assez volumineux.
- Matériels de nettoyage et de reconditionnement des produits.
Il est quelquefois nécessaire de reconditionner une livraison de grains contenant des impuretés avant de la stocker avec du grain de bonne qualité. Ceci nécessite une unité de nettoyage et de reconditionnement des produits qui est généralement installée sur l'aire de travail du centre. Une chaîne de reconditionnement (représentée à la figure IV.12) doit comporter les matériels suivants:
- une trémie pour la vidange des sacs;
- une vis d'alimentation du nettoyeur;
- un nettoyeur séparateur;
- un appareil pour le traitement insecticide en continu
- (par pulvérisation);
- un peseur ensacheur;
- une couseuse de sac.
Le fonctionnement d'une telle unité nécessite l'alimentation du centre de stockage en électricité, soit par raccordement au réseau électrique national soit par l'installation d'un groupe électrogène à l'extérieur du bâtiment.
L'état général des locaux doit être vérifié avant tout stockage. Il est indispensable de nettoyer soigneusement les diverses parties du magasin et de réparer ou de boucher toutes les fissures. Par la suite, l'intérieur des locaux doit être traité avec un insecticide de contact.
Les abords des magasins doivent être entretenus (herbes coupées, immondices évacués ou brûlées) afin de dégager une aire parfaitement propre autour des bâtiments. Ces mesures d'hygiène constituent un moyen de lutte préventive contre les rongeurs.
Les différents équipements doivent aussi être vérifiés et, le cas échéant, réparés. Le centre doit maintenir des stocks suffisants d'insecticides, carburants, sacs et autres matériels pour le cas ou ils ne sont pas disponibles régulièrement dans le pays.
Les sacs à stocker ne doivent pas présenter de ruptures. Le contenu de quelques sacs choisis au hasard devra être analysé afin de s'assurer que les grains sont sains pour le stockage (par exemple, ils doivent être suffisamment secs et ne pas être mêlés à trop d'impuretés). Dans le cas contraire, il est nécessaire de reconditionner le stock de grains.
La mise en place des stocks se fait en fonction de la nature du produit (des produits différents doivent être stockés séparément) et du type d'opérations qu'il faudrait effectuer au cours du stockage. Ainsi, des allées doivent être aménagées entre les lots afin de faciliter la manutention, le traitement et le contrôle des sacs. Le nombre de lots dans les petits centres communautaires devrait être aussi bas que possible afin de maximiser le volume de produit stocké. L'utilisation de crochets pour déplacer les sacs est à éviter pour ne pas détériorer les emballages.
L'emploi de palettes sur lesquelles sont édifiées les piles est nécessaire lorsque l'étanchéité du sol du magasin n'est pas parfaite ou quand le centre de stockage est situé en zone humide. Les deux exemples de palettes illustrées à la figure IV.13 ont des dimensions réduites (1,5 m x 2 m) qui facilitent le transport. L'emploi de palettes dans les zones sèches n'est pas nécessaire en général.
Des méthodes très précises de disposition des sacs sont utilisées lors de la réalisation des piles. L'unité de base est en général constituée de 3 ou 5 sacs, suivant la taille de ces derniers (voir figure IV.14).